L'utilisation de la sexualité dans l'art


La sexualité fait partie intégrante de nos vies, pourtant, la plupart des sociétés la censurent sans questionner et limitent les apparitions impudiques pour épargner leur population. Mais d’où vient ce malaise si profond avec la sexualité ? En fait, notre société traine encore les vieux créneaux de la bible, ceux où la sexualité est synonyme de péché lorsqu’elle est hors mariage et hors but de fécondité.

Certains artistes actuels, voient le potentiel d’utiliser la sexualité malgré le peu d’enthousiasme de leurs contemporains à côtoyer la sexualité, dû au malaise avec leur propre vie sexuel. Pour ce qui est de Déborah De Robertis, elle utilise son corps comme œuvre. En fait, elle ne se qualifie pas comme étant une activiste malgré les dires des médias, elle se dit artiste tout simplement. L'artiste utilise son corps comme un peintre utilise une toile et de la peinture. Pour De Robertis, la sexualité n’est pas son sujet, c'est plutôt un moyen énoncer un manque de présence de l’opinion venant des femmes dans toute l’histoire de l’art. En exposant son sexe, elle rend son opinion tangible, elle n’est plus un simple sujet, comme les femmes présentent dans plusieurs œuvres de l’histoire, elle devient l’artiste et l’œuvre ce qui lui permet d’être reine de ses moyens et donc de partager son point de vue. L’utilisation de la sexualité dans ce cas-ci est donc un moyen pour son propos plutôt que le propos lui-même. Elle rend la sexualité utilitaire à la voix des femmes, pour faire entendre l'opinion des femmes.


Certains groupes d’activistes utilisent la sexualité pour dénoncer. Femen est un groupe de femmes international qui exhibe le corps de la femme pour dénoncer les inégalités dues au patriarcat, les violences faites aux femmes, l’esclavage des femmes, les féminicides, etc. Les symboles représentant les femmes de ce groupe sont les couronnes de fleurs, leurs seins nues et les écriteaux sur leur abdomen. Leur logo est « Ф », une lettre cyrillique qui rappel la poitrine féminine et leur slogan est : « My Body Is My Weapon! ».


Paul McCarthy exploite la sexualité de manière à déranger afin de questionner les pratiques et les normes sexuelles. En fait, depuis déjà quelques décennies, il montre la sexualité, sans aucune censure, en dévoilant les côtés les plus sordides et étranges des habitudes humaines et animales. Il est même allé jusqu’à la masturbation en public et les habitudes masochistes et ainsi de suite. McCarthy dévoile la sexualité par la sexualité en ne faisant aucun sous-entendu préétabli. L'artiste dévoile en prenant soin de laisser chacune des ambiguïtés déjà établies de habitudes sexuelles qu’il montre au grand jour. Puisqu’il sculpte ses œuvres, c’est d’autant plus troublant pour les spectateurs qui n’ont pas nécessairement ces habitudes (masochisme, sexe anale, zoofili, etc.). Il choque et créer un malaise chez la population en exposant l’intimité publique de façon brutale.

Une des causes du malaise général autour de la sexualité est le manque d’éducation sexuelle. En effet, l’éducation sexuelle est bien pauvre dans nos écoles. Il y a une fausse croyance pour laquelle l’éducation sexuelle aurait des effets néfastes et amplifierait la pratique sexuelle précoce. Au contraire, selon Action Canada pour la santé et les droits sexuels, la plupart des  études ont prouvé qu’en fait, une éducation sexuelle adéquate diminuait le taux de rapports sexuels précoces, les habitudes sexuelles à risques ainsi que la transmission de maladies transmissibles sexuellement.

La sexualité peut être abordée autrement qu’en étant simplement performée ou sculptée, elle peut être photographiée également. Nan Goldin est une photographe réputer pour ses nombreuses photographies de ses proches et de sa vie au quotidien. Elle révèle la sexualité et certaines scènes amoureuses ou sexuelles de son entourage pour livrer avec transparence sa vie et celle de ses proches. Ayant vu sa propre famille cacher la vérité sur le suicide de sa soeur, elle a pour conviction de toujours rester transparente avec son public. C'est pourquoi ses œuvres sont un journal intime en soi et que la sexualité y est utilisée à des fins de transparence.


L’identité sexuelle est actuellement l’une des préoccupations mondiales. En effet, la communauté LGBTQ+ est de plus en plus présente sur la place publique et c’est une excellente nouvelle. Puisque l’ouverture aux différentes réalités d’identité sexuelle est nécessaire au bien-être de l’ensemble de la population. De plus, le manque d’éducation sexuelle amène un manque de connaissance de sa propre sexualité, par exemple, même si l’homosexualité est bien connue, de nos jours, elle n’est pas encore totalement acceptée. Pour ce qui est de la dysphorie de genre, de la pansexualité, de la bisexualité, de l’asexualité et plus encore, la connaissance est assez limitée chez la population à cause de l'éducation. Ce manque de connaissance chez les adolescents peut, par conséquent, provoquer plusieurs malaises avec leur propre sexualité et leur propre corps.  


Le 14 février dernier, 12 femmes faisant parti de FEMEN se sont enchaînées au Pont des Amoureux, à Paris, afin de dénoncer la violence conjugales au sens larges du termes, dénoncer l'amour toxique et les relations patriarcales. Source de l'image : Blog officiel de FEMEN.


C'est dans un endroit sombre et lugubre que Paul McCarthy a accueillie ses spectateurs pour sa performance Class Fool où il a procédé, en 1976, à une séance de masturbation nullement anodine. Lors de celle-ci, il s'est étendu du Ketchup sur son corps et partout sur le plancher de la pièce, le tout en gardant une poupée entre ses jambes. La séance a durée au alentour de 30 min. Paul McCarthy, Class Fool, 1976. Source de l'image : prise dans le vidéo de la performance https://www.youtube.com/watch?v=lB6KrVHpkAc.


Photo de Deborah De Robertis officiel.
Déborah De Robertis, utilise son corps de plusieurs manières. La plupart du temps elle expose son sexe et ne se gène pas pour montrer la féminité à travers le sang menstruel ainsi que le poils chez la femme. MA CHATTE MON COPYRIGHT. Source de l'image : prise sur le tournage par FabienneCosta.

Nan Goldin est allée dans l'intimité jusqu'à photographier la masturbation. Sur l'endos de la photo elle a écrit « For Bobby with all my LOVE' in ink ». Nan Goldin, Bobby masturbating, New York, 1980, photographies, estampes et multiples, estampe chromogène vintage, imprimée à la main par l'artiste, 39 1/2 po x 27 po, ClampArt, New York. Source de l'image : Christies.


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