L’animal dans l’art actuel
Des taureaux de la Grotte de Lascaux, au tigre de Delacroix, en passant par le cheval blanc de Gauguin et jusqu’aux animaux figés dans le formol de Damien Hirst, l’animal est un sujet inépuisable dans l’art. Dans l’art actuel, l’animal vivant ou mort prend une place mitigée, en effet la façon dont certains artistes traite l’animal pour dénoncer leur condition dans notre société est source de discorde. L’animal est davantage utilisé de façon explicite dans l’installation, la sculpture, la performance et l’art vidéo et audio.
Dans l’installation, les animaux sont majoritairement mort ou représentés avec des matériaux différents. Dans les installations de David Altmejd, les faux animaux y sont intégrés en concert avec une multitude d’autres matériaux hétéroclites, pour ainsi installer une sorte de lien entre le monde humain et le monde animal. De plus, dans l’ensemble de son œuvre, l’utilisation de l’image du loup-garou est récurrente et est même devenue sa signature. Quant aux installations qui utilisent de vrai animaux, le duo d’artistes Sun Yuan et Peng Yu en son maître, surtout au début de leur carrière. Avec son installation Aquatic Wall (1998), Sun Yuan a incrusté environ 50 animaux marins vivants dans les murs et Peng Yu avec son œuvre Curtain (1999) a accroché en un rideau plusieurs animaux marins vivants dont des homards, des anguilles et des serpents. Leurs œuvres sont pour eux le moyen de rappeler aux spectateurs le destin universel de tous les êtres mortels et d'exposer le carnivorisme répandu dans le contexte national de la Chine.
L’installation est une forme d’expression artistique assez récente, en effet le terme est apparu dans les années 1970. L’installation est généralement un agencement d’objets et d’éléments indépendants les uns des autres, mais constituant un tout. Proche de la sculpture ou de l’architecture, l’installation peut-être in situ, c’est à dire construite en relation avec un espace architectural ou naturel. L’œuvre s’adapte à un lieu donné qu’il soit intérieur ou extérieur.
L’installation est une forme d’expression artistique assez récente, en effet le terme est apparu dans les années 1970. L’installation est généralement un agencement d’objets et d’éléments indépendants les uns des autres, mais constituant un tout. Proche de la sculpture ou de l’architecture, l’installation peut-être in situ, c’est à dire construite en relation avec un espace architectural ou naturel. L’œuvre s’adapte à un lieu donné qu’il soit intérieur ou extérieur.
David Altmejd
Le spectre et la main
Plexiglas, coques de noix de coco, argile époxy, fil, résine, fil métallique, crin de cheval, peinture acrylique
124.25” H x 269” L x 98” P
2012
Installation
Crédit photo : David Altmejd
Œuvre spécialement réalisée pour l’exposition collective ZOO au Musée d’art contemporain de Montréal qui rassemble plus d’une vingtaine d’artistes québécois, canadiens et internationaux.
Sun Yuan
Aquatic Wall
Une cinquantaine d’animaux marins vivants encastrés dans les murs
700cm × 300cm × 100cm
1998
Installation
Crédit photo : Sun Yuan & Peng Yu
En sculpture, la célèbre Louise Bourgeois apporte au sujet de l’animal une toute nouvelle symbolique, loin de celles qu’on voit à l’habitude. Avec ses fameuses sculptures d’araignées géantes elle leurs associe une figure maternelle, plutôt qu’une figure terrifiante qui emprisonne ses victimes dans sa toile. En fait, la façon dont l’araignée tisse sa toile lui rappelait la manière dont sa mère tissait des tapisseries, ses sculptures sont ainsi une manière tangible pour elle de se souvenir de sa mère. D’un angle de vue plus macabre, les œuvres célèbres de Damien Hirst présente des animaux mort entiers et même parfois coupés en deux dans d’immenses aquariums remplis de formol. L’artiste utilise les animaux mort pour montrer leur funeste destin, pour nous montrer ce que nous, les humains, leur réservons. Ses œuvres sont aussi, en quelques sorte, un memento mori qui nous rappelle notre mort inévitable et l’immortalité de l’âme.
Memento mori est une expression latine qui signifie « souviens-toi que tu vas mourrir». En art, un memento mori désigne une œuvre qui rappelle aux hommes qu’ils sont mortels. Il est souvent représenté par un crâne ou un objet rongé qui rappelle la mort et son caractère inévitable. Le memento mori était même très en vogue dans l’art au 15e siècle.
Memento mori est une expression latine qui signifie « souviens-toi que tu vas mourrir». En art, un memento mori désigne une œuvre qui rappelle aux hommes qu’ils sont mortels. Il est souvent représenté par un crâne ou un objet rongé qui rappelle la mort et son caractère inévitable. Le memento mori était même très en vogue dans l’art au 15e siècle.
Louise Bourgeois
Spider
Bronze, nitrate d'argent et patine brune et granit
274,3cm H × 457,2cm L × 378,5cm P, 256kg
1994
Sculpture
Crédit photo : Marcus Leith/The Easton Foundation
Damien Hirst
The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living
Verre, acier peint, silicone, monofilament, requin et solution de formaldéhyde
217cm H x 542cm L x 180cm P
1991
Sculpture
Crédit photo : Prudence Cuming Associates
L’intention de Hirst avec son œuvre et en général toute ses œuvres qui font partie de la série Formaldéhyde est de forcer le spectateur à sortir de sa zone de confort.
Dans la performance, les artistes utilisent principalement les animaux vivants, mais parfois certains les utilisent morts. L’animal peut représenter, selon les performances et les artistes, le matériau organique même, un porteur de symbole et même un partenaire à part entière dans leur œuvre. Par exemple, dans sa performance I Like America and America Likes Me (1974) Joseph Beuys se soumet au comportement d’un coyote sauvage, avec lequel il passe plusieurs jours dans la salle d’exposition. L’artiste attribue au coyote un caractère symbolique, d’après celui-ci l’animal sauvage représente les premiers peuples de l’Amérique, qui ont comme animal totem le coyote. Un autre exemple de l’utilisation de l’animal comme vecteur de symbole dans le travaille de Beuys est sans aucun doute sa performance Wie an dem toten Hasen die Bilder erklärt [Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort] (1965) L’artiste, ayant la tête recouverte de feuilles d’or, marche dans la galerie avec un lièvre mort dans les bras et lui montre les œuvres en lui murmurant des phrases. Selon Beuys, le petit animal symbolise autant l’attachement à la terre que la naissance ou l’idée d’incarnation. Pour lui, l’animal symbolise en général la nature, l’unité organique de la vie et la nature.
Joseph Beuys
I Like America and America Likes Me
1974
Performance
Crédit photo : Joseph Beuys
Performance qui a eu lieu du 21 au 25 mai 1974 à la galerie René Block à New York. Beuys à spécialement choisi le coyote parce qu’il voyait en celui-ci les forces élémentaires qui définissaient les énergies spirituelles indigènes.
Hermann Nitsch
150. Action
2017
Performance
Crédit photo : Dark Mofo / Lusy Productions
L’artiste viennois Hermann Nitsch conçoit des performances exhibant entrailles et viscères sanguinolentes d’animaux, le plus souvent de bovins. En utilisant les corps et les choses qui les alimentent, il représente le cycle de vie: lait, vin, sang; naissance, vie, mort.
https://www.youtube.com/watch?v=JS3P9D6Z0-E : L’histoire d’une fille qui a participé à la performance (vidéo en anglais)
https://www.youtube.com/watch?v=JS3P9D6Z0-E : L’histoire d’une fille qui a participé à la performance (vidéo en anglais)
Dans l’art vidéo et audio l’animal est utilisé le plus souvent vivant et même parfois mort. L’artiste qui a sans aucun doute fait le plus polémique avec ses œuvres est Adel Abdessemed, avec Don’t trust me (2007). Dans son œuvre vidéo et audio il met en scène l’abattage de six animaux à coup de masse sur le crâne qu’on entend et voit en boucle. Les animaux (un porc, un bouc, un cheval, un mouton, une vache et un faon) sont filmés en un plan serré qui les montre sans défense, en s’écroulant au sol à la suite du coup fatal. Cette œuvre est pour l’artiste la dénonciation de la réalité quotidienne des campagnes mexicaines où l’animal est abattu uniquement pour sa viande. Il cherche à nous montrer d’une façon peu orthodoxe le véritable rôle que joue l’humain dans la destinée de l’animal et de la souffrance que nous leur imposons. De plus, selon l'artiste, les animaux tués dans son œuvre symbolisent aussi la violence du développement économique de la Chine, ainsi Adel Abdessemed persiste encore à utiliser les animaux comme des symboles d’autre chose, ce qui pose un gros problème pour beaucoup de personnes.
Le problème avec l’utilisation d’animaux comme symbole d’autre chose est qu’il n’est aucunement nécessaire de faire intervenir ceux-ci dans l’œuvre artistique. De plus, le plus grand problème de l’animal vivant dans l’art est la présentation de sa mort qui est inutile. La mort inutile d’animaux est-elle vraiment nécessaire pour passer un message qui est toute autre de celui relié de près ou de loin à la cause animale?
Le problème avec l’utilisation d’animaux comme symbole d’autre chose est qu’il n’est aucunement nécessaire de faire intervenir ceux-ci dans l’œuvre artistique. De plus, le plus grand problème de l’animal vivant dans l’art est la présentation de sa mort qui est inutile. La mort inutile d’animaux est-elle vraiment nécessaire pour passer un message qui est toute autre de celui relié de près ou de loin à la cause animale?
Adel Abdessemed
Don’t Trust Me
6 vidéos sur 6 moniteurs, 2 sec. chacune (en boucle), couleur, son
Dimensions variables (aspect ratio 16:9)
2007
Art vidéo et audio
Crédit photo : Adel Abdessemed
Bref, dans tout les médiums artistiques où l’animal est utilisé soi vivant ou mort pour passer un message quel qu’il soit, l’œuvre sera toujours source de polémique et alimenteras sans cesse le discours sur la cause animale.
Médiagraphie
Ackermann, J. (17 avril 2018). Pourquoi les artistes contemporains sont-ils obsédés par les animaux ? Les Inrockuptibles. Repéré à
(28 janvier 2014). L’animal dans l’art contemporain [Billet de blogue]. Repéré à
Azimi, R. (2 mai 2017). Ces artistes ennemis des bêtes. Le Monde. Repéré à
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Cheng, M. (2008). Down and Under, Up and Over: Animalworks by Sun Yuan and Peng Yu. Repéré à
Convery, A. (20 juin 2017). Can blood, guts and gore in art be beautiful? Nitsch shows it can. The Guardian. Repéré à
I like America and America likes Me. (2020). Dans Wikipedia. Repéré le 17 avril 2020 à
Kirkis. (2017). Qui sont ces artistes qui maltraitent ou sacrifient des animaux pour l'art ? Repéré à
Mathy, C. (2019). Regards sur notre animalité au Centre d'art contemporain de Meymac. Repéré sur le site de Franceinfo : culture :
Meyer, H. (2013). Les animaux dans la performance. Inter, (113), 6-11. Repéré à
Musée d’art contemporain de Montréal. (2012). ZOO au Musée d'art contemporain de Montréal : 20 artistes s’interrogent sur la relation entre l’humain et l’animal. Repéré à
Rivière, J. (30 septembre 2016). Les 5 animaux les plus connus de l’Histoire de l’Art [Billet de blogue]. Repéré à
Vazzoler, M. (2017). Louise Bourgeois en 3 minutes. Repéré à
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